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Photo du rédacteurLudivine Fortier

Gabrielle Poynot (1852-?)


Gabrielle Caroline Poynot est une graveuse d'interprétation de la fin du XIXe siècle. Nous ne savons que peu de choses sur elle. Elle est née en 1852 à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire, France), mais sa date de mort est inconnue. Elle fut l’élève de Charles Albert Waltner, Mlle Waternau et M. Le Couteux.


Elle semble avoir été une graveuse d’interprétation professionnelle. Elle est ainsi citée dans le répertoire des graveurs du XIXe siècle de Henri Béraldi (1).

“POYNOT (Gabrielle), élève de Waltner. - Psyché: Curzon; Créole : Henner; Mounet-Sully, rôle d’Hamlet : Laurens ; Palombella : Benner, et autre gravures à l’eau-forte, 1885 et suiv.”
Portrait d'une jeune femme de la Renaissance. Son regard tourné vers le spectateur.
Fig. 1. Gabrielle Poynot, d'après Léonard de Vinci, Portrait de femme, dite "La Belle Ferronnière", eau-forte et burin, 76 × 56 cm (dimensions de la feuille), Saint-Denis, ateliers d'art des musées nationaux, moulage et chalcographie (Photo (C) RMN-Grand Palais / image RMN-GP)

Des commandes et des achats par l’Etat


Gabrielle Poynot est l’une des seules femmes qui a produit des plaques pour la Chalcographie du Louvre au XIXe siècle. Plus exactement, l'artiste a gravé une plaque de cuivre, pour que puissent être imprimées plusieurs estampes, d’après un “maître” : Léonard de Vinci, Portrait de femme, dite La Belle Ferronnière autour de 1887 (fig. 1). En effet, la Chalcographie du Louvre commandait à des graveurs des copies de “chef d’œuvres” pour pouvoir ensuite les imprimer en plusieurs exemplaires. Obtenir une commande de la Chalcographie du Louvre était un signe de reconnaissance.


L’artiste a reçu d’autres commandes de l’Etat : dix estampes d’après Rembrandt, un dessin en vue de la gravure Les Baigneuses, d’après Diaz en 1906 (pour 1000 francs !), et une eau-forte, Rêverie qui ne semble pas être une copie (2).



Une femme fait une leçon de lecture à un enfant.
Fig. 2 : Gabrielle Poynot, d’après Gerard ter Borch, Le leçon de lecture, estampe, 66 x 50 cm, Abbeville, musée Boucher de Perthes (Photo (C) RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier)


Une professionnelle de la gravure d‘interprétation ?


Il apparaît ainsi que cette femme artiste s’était spécialisée dans la gravure d’interprétation, c’est-à-dire dans la copie sur “estampe” . Dans le cas de Gabrielle Poynot, l’artiste reprenait des tableaux d’autres artistes pour en faire des estampes (fig. 2), essentiellement grâce à la technique de l'eau-forte.


On connaît d’elle plusieurs œuvres :


- d’après George Morlad, Interieur met dame, papegaai en hond, 1880-1905, eau-forte, 33, 9 x 27 cm, Amsterdam, Rijksmuseum.

- d’après Charles Chaplin, Jeune fille avec un chat, eau-forte, 29 x 20,5 cm, collection particulière ? (3)


- d’après une copie anonyme d’après Pierre Paul Rubens, Anne d’Autriche (dit aussi Elisabeth de France), eau-forte, San Francisco, Fine Arts Museums.


Sa participation aux salons


Grâce à la base Salons, il est possible de voir que Gabrielle Poynot a participé à plusieurs salons entre 1884 et 1902 (tableau 1). Elle n’a exposé que des gravures d’interprétation, ce qui semble confirmer sa spécialisation.

Dans un tableau, les oeuvres exposées par l'artiste dans des salons sont listées, par ordre chronologique des dates. Il s'agit de gravures d'après d'autres artistes.
Tableau 1 : Liste des oeuvres de Gabrielle Poynot exposées dans des salons. Source : base Salons. (© Copistespascopieuses)

Ces envois semblent remarqués, car elle obtient une médaille de troisième classe en 1889, dans la catégorie des eaux-fortes, aux côtés de Fernand Desmoulin et Louis Muller, deux autres graveurs d’interprétation (4).


En 1893, Gabrielle Poynot participe à l’Exposition universelle à Chicago, et expose une estampe Rêveries dans le département K - Beaux-arts (5), mais aussi dans le Pavillon des Femmes :

“A pupil of the famous etcher Waltner; has executed a number of plates after Laurens, Benner, Henner and others. 49. A Young Creole. (Etching after Henner.)” (6)


Des estampes originales ?


L'artiste aurait également réalisé des estampes originales. Quatre portraits à l’eau-forte signés sont ainsi conservés à la Wellcome Collection à Londres.


Gabrielle Poynot apparaît ainsi comme une graveuse professionnelle, spécialisée dans l'eau-forte et dans l'interprétation d’œuvres d'autres peintres, dont il reste aujourd'hui beaucoup de choses à découvrir.


Ludivine Fortier


Notes


(1) BERALDI Henri, Les graveur du XIXe siècle : guide de l’amateur d’estampes modernes, Tome 11, Paris, Librairie L. Conquet, 1891, p.40.


(2) Voir les résultats “Gabrielle Poynot” sur la base Arcade, en ligne.


(3) Cette œuvre est citée dans Vente d’une jolie collection d’estampes modernes, (cat. de vente, Paris, Maurice Delestre et Ainé Dupont, 27 février 1896), Paris, [s.n.], 1896, p.20.


(4) "Les Médailles au Salon", La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts, 1er juin 1889, p.171.


(5) World’ Columbian Exposition, 1893 : official catalogue. Part X. Department K. Fine arts, (cat. exp. Chicago World’s Columbian Exposition, 1893), Chicago, W.B. Conkey, 1893, p.87, n°850.


(6) World’ Columbian Exposition, 1893 : official catalogue. Part XIV. Woman’s building, (cat. exp. Chicago World’s Columbian Exposition, 1893), Chicago, W.B. Conkey, 1893, p.59, n°49.



Sources


Base de données Arcade, recherche "Poynot (Mlle)".


Base de donnée Salons.


"Portrait de femme, dite La Belle Ferronnière", Ateliers d'art des musées nationaux. Chalcographie du Louvre, en ligne.

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