Présentation du thème du site
Pourquoi les femmes copistes ?
Notre site est consacré aux artistes femmes qui ont pratiqué la copie, sujet méconnu aujourd'hui. Pourquoi ce choix de thème ?
Pourquoi la copie ?
S’intéresser à la copie est important dans l’histoire de l’art : il s’agit d’une pratique artistique essentielle et longtemps commune à la majorité des artistes. Très peu étudiée, la copie est pourtant au cœur de l’enseignement de l’art et de la carrière d’un artiste. Qu’elle soit un exercice, une étape dans la création, une oeuvre à part entière ou une source de revenu, la pratique de la copie était pendant longtemps appréciée. Le ou la copiste s’inscrivait dans une tradition et dans une continuité, en apprenant d’après les “maîtres”.
La copie, un art "féminin" ?
Non, les copistes ne sont évidemment pas que des femmes ! Toutefois, il semble qu'elles représentent environ 1/3 des artistes qui ont réalisé des copies pour l’Etat au XIXe siècle. Cette part n’est pas négligeable, quand on sait qu’elles ne peuvent alors pas intégrer l’Ecole des Beaux-arts. Par ailleurs, vous verrez que de nombreux tableaux représentent des femmes copistes.
Au XIXe siècle, un certain nombre d’auteurs et d’artistes, à l'image de George Moore, estiment que la femme n’est pas capable de création, et qu’elle ne peut avoir qu’une pratique amateure. La pratique de la copie est donc un art qui leur est davantage ouvert, et dans lequel certaines femmes feront même carrière. La pratique de la copie permet d'aborder les conditions des femmes artistes, de l’enseignement à leur possible professionnalisation.
Pourquoi le XIXe siècle ?
Au XIXe siècle, on assiste à un développement de la copie. D'une part, les musées, les lieux de la copie, se multiplient depuis l'ouverture du musée du Louvre le 18 novembre 1793. D'autre part, l’Etat commande de nombreuses copies aux artistes pour décorer les lieux du pouvoir et les églises.
Le XIXe siècle est aussi particulier pour les femmes artistes. Elles n’ont plus accès au système d’enseignement académique depuis 1793. Elles ne peuvent plus suivre un enseignement classique jusqu’à la fin du siècle. La copie était alors un mode d’apprentissage et de pratique parallèle.
Ce site s’intéresse particulièrement aux femmes copistes en France, entre 1793 - l’ouverture du musée du Louvre - et 1914.
« En ce qui concerne les arts supérieurs, peinture, musique, littérature, les réalisations [des femmes] sont en effet faibles - les meilleures étant celles qui se limitent à des adaptations de sujets inventés par les hommes »