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  • Photo du rédacteurAleksandra Kovacevic

Cornélie-Louise Revest (1795-1856)

Une femme peintre, de Paris à Lille


Peintre de genre et de portraits, Cornélie-Louise Revest est née à Amsterdam en 1795. Durant sa jeunesse, elle déménage à Paris et se forme à la peinture au début du XIXe siècle dans l’atelier de Séranguély et Vafflard, un peintre d’histoire néo-classique. En 1812, elle fait ses premiers pas au Salon en exposant Ossian chantant à Malvina. Jusqu’en 1843, elle participe au Salon annuel à Paris en s’illustrant notamment dans le genre du portrait et la représentation de scènes religieuse et mythologique (tableaux 1 et 2). Dès ses débuts, elle connaît un grand succès et une reconnaissance officielle. En 1817, son tableau La Madeleine se jette aux pieds de Jésus-Christ, est acquis par l’État pour la ville de Marseille et elle reçoit également à deux reprises la médaille de la deuxième classe notamment pour la Toilette de Psyché en 1819. Elle parcourt les salons en dehors de Paris pour s’affirmer en région : entre 1824 et 1825, elle expose trois de ses œuvres à Lille et à Douai : Grétry, Le Poussin et le Dominiquin et Ruth et Noëmi.


Au Salon de 1831, sa peinture se charge d’une dimension politique : elle expose Une jeune femme soignant un blessé pendant les journées de juillet, une œuvre faisant indéniablement référence aux évènements politiques en France, les journées du 27, 28 et 29 juillet 1830, qui ont fait chuter le régime de Charles X pour laisser place à la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe. En parallèle de sa carrière de peintre, elle tient un atelier de dessin et de peinture pour les jeunes filles.

Un tableau présente les dates et la liste des oeuvres exposées au Salon. Les œuvres sont essentiellement des peintures.
Tableau 1. Liste des oeuvres de Cornélie-Louise Revest exposées au Salon. source : base Salons du musée d'Orsay (photo © copistespascopieuses).
Un tableau présente les dates et la liste des oeuvres exposées au Salon. Les œuvres sont essentiellement des peintures.
Tableau 2. Liste des oeuvres de Cornélie-Louise Revest exposées au Salon (suite). source : base Salons du musée d'Orsay (photo © copistespascopieuses).

Une copiste au Louvre


Un tableau présente la liste des copies et donne les informations suivantes: prix, achat/commande/emplacement de la copie.
Tableau 3. Liste des copies de Cornélie-Louise Revest. source: CNAP (photo © copistespascopieuses).
Un tableau présente la liste des copies et donne les informations suivantes: prix, achat/commande/emplacement de la copie.
Tableau 4. Liste des copies de Cornélie-Louise Revest (suite). source: CNAP et lectures (voir bibliographie) (photo © copistespascopieuses).

Si aujourd’hui ses œuvres originales n’ont pas encore été l'objet de recherches, son travail en tant que copiste professionnelle demeure un peu mieux étudié (tableaux 3 et 4). A partir de 1831, elle reçoit ses toutes premières commandes de copies, en particulier pour le portrait de Louis-Philippe, destinées à être déposées dans les mairies de Libourne et de Nevers, une autre datant de 1837 est aujourd’hui en dépôt au musée de Valence. Une de ses copies les plus étonnantes reste le portrait d’Armand-Louis de Gontaut, duc de Biron, général en chef de l'armée du Rhin, vers 1792 (fig. 1), d’après l’œuvre de Georges Rouget (fig. 2). Cornélie-Louise Revest a pris quelques libertés avec l’original en choisissant de copier uniquement une partie du tableau et de réaliser un portrait en buste sur un fond plus neutre. C’est une véritable recréation.



Outre les portraits d’apparat, Cornélie-Louise Revest semble se spécialiser, à partir des années 1840, dans la copie d’œuvres religieuses destinées aux églises. De nombreuses copies sont ainsi réalisées d’après des œuvres célèbres du musée du Louvre telles La Descente de croix d’après Philippe de Champaigne ; La Vierge aux cerises d’après Annibale Carrache, Sainte Cécile d’après Le Dominiquin, La Visitation d’après Sebastiano del Piombo ou encore la Descente de croix d’après Jouvenet.

La Cène d’après Philippe de Champaigne (fig. 3) en est un autre exemple. Témoignage exceptionnel de l’histoire de la commande publique sous le Second Empire, cette copie (voir ici) a été réalisée à la demande de la direction des Beaux-arts pour orner l’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine (92).


Cornélie-Louise Revest semble s’être cantonnée à une période picturale pour la réalisation de ses copies : le XVIIe siècle. Le musée du Louvre abonde en effet de tableaux religieux de cette époque. A la fin de sa carrière, suite à une commande du département de la Seine, elle réalise en 1852, Le Repentir de saint Pierre (voir ici) d’après l’œuvre du Guerchin (fig. 4) pour l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois de Pantin.


Aleksandra Kovacevic



Sources et bibliographie


Archives Nationales, Pierrefitte, dossier d’artiste « Cornélie Louise Revest ».


GABET, Charles, Dictionnaire des artistes de l’école française au XIX°siècle, 1834, p. 590.


HANSELAAR, Saskia, « Les artistes femmes au début du XIXe siècle », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 26 décembre 2019. URL : http://www.histoire-image.org/fr/etudes/artistes-femmes-debut-xixe-siecle

MONFORT Marie, CAUMONT Gisèle (dir.), Patrimoine des Hauts-de-Seine : guide des tableaux conservés dans les édifices publics et privés, Paris : Somogy, 2007, vol. 1, p. 70.


HANSELAAR, Saskia, « Les artistes femmes au début du XIXe siècle », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 26 décembre 2019. URL : http://www.histoire-image.org/fr/etudes/artistes-femmes-debut-xixe-siecle


https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/bourg-reine-cene/


http://patrimoine.ville-pantin.fr/ark:/naan/a011445612196wCUwLh



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