top of page
  • Photo du rédacteurAleksandra Kovacevic

Nelly Marandon de Montyel (?-1893)

Une copiste de tableaux religieux

Comme pour nombre de femmes copistes, nous savons encore peu de choses sur Nelly Marandon de Montyel (fig. 1). Née à Bordeaux, au début du XIXe siècle, cette dernière s’est principalement illustrée dans la pratique de la copie. Elle reçoit beaucoup de commandes de l’État (tableaux 1 et 2) sous le Second Empire pour réaliser des copies de tableaux religieux d’après des maîtres vénitiens comme Titien et Giorgione, et ceux du XVIIe siècle conservés au musée du Louvre : L’Immaculée Conception et la Vierge au chapelet d’après Murillo ou encore La Vierge à la chaise d’après Raphaël. Au regard de la somme allouée pour chaque copie réalisée (1200 francs), Nelly Marandon de Montyel se place parmi les femmes copistes les mieux rémunérées pour leur travail. En général, une copie vaut entre 500 et 800 francs. Ce constat est sans doute lié à son franc succès en tant que copiste professionnelle et son statut de directrice de l’École de dessin pour jeunes filles.







Un tableau présente la liste des copies et donne les informations suivantes: prix, achat/commande, lieu de conservation de la copie.
Tableau 1. Les copies de Nelly Marandon de Montyel. source : CNAP (photo © copistespascopieuses).
Un tableau présente la liste des copies et donne les informations suivantes: prix, achat/commande, lieu de conservation de la copie.
Tableau 2. Les copies de Nelly Marandon de Montyel (suite). source : CNAP (photo © copistespascopieuses).

Une de ses copies, La Belle jardinière (fig. 2), d’après Raphaël (fig. 3), est aujourd’hui conservée dans l’église paroissiale Saint-Pierre de Riscle. Cette œuvre a été achetée par commande en 1858 à l’initiative de la commune pour 800 francs afin de faire pendant à un tableau représentant le Christ.



Une miniaturiste et portraitiste

Nelly Marandon de Montyel mène également une carrière de miniaturiste. Sur la base Salons du musée d’Orsay, elle est mentionnée comme élève de Tony Robert-Fleury. A son premier et dernier Salon, en 1859, elle expose six miniatures (tableau 3) dont Un portrait d’homme d’après Van Dyck et Un portrait de Marie de Médicis d’après Rubens ainsi que des œuvres originales.


Tableau recensant les copies miniatures de l'artiste au Salon de 1859.
Tableau 3. Liste des oeuvres de Nelly Marandon de Montyel exposées au Salon. source : base Salons du musée d'Orsay. (photo © copistespascopieuses).

Directrice de l’École nationale de dessin pour jeunes filles


Méconnu aujourd’hui, le rôle tenu par Nelly Marandon de Montyel dans l’enseignement des jeunes filles est pourtant central. En 1860, elle succède à Rosa Bonheur à la direction de l’École nationale de dessin pour jeunes filles (de nos jours, l’École nationale des Arts décoratifs) et y reste à sa tête jusqu’en 1890. Créée en 1803 à Paris par Mme Frère de Montizon, cette école dispense un enseignement gratuit pour les jeunes filles de douze à vingt-cinq ans, destiné à les former à la pratique du dessin industriel. D’après les archives du département de la chalcographie du musée du Louvre (1), entre 1864 et 1868, Nelly Marandon de Montyel fait plusieurs demandes de modèles pour ses élèves : 4 dessins (1864), des gravures (1866) et 18 portraits gravés d’après l’œuvre de Van Dyck (1869). Elle forme ainsi un nombre important d’élèves dont Magdaleine Chaper, Marie Duclos, Mme Alfred Saulnier (née Elise Régnier) et Fanny Caillé, qui copie également La Belle Jardinière de Raphaël (sur porcelaine), une œuvre exposée au Salon de 1865.



Aleksandra Kovacevic


Note


(1) Archives des musées nationaux, Département Chalcographie gravure, dessins et estampes du musée du Louvre (séries C, CG et CR), sous-dossier “Dons par l’Etat” (1860-1870), Cotes: 20144778/55.



Sources et bibliographie


Anonyme,“A l’Ecole des Beaux-Arts”, dans La Lanterne, 14e année, n°4844, 26 juillet 1890, p. 2.


Archives des musées nationaux, Département Chalcographie gravure, dessins et estampes du musée du Louvre (séries C, CG et CR), sous-dossier “Dons par l’Etat” (1860-1870), Cotes: 20144778/55.


https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR73_20013202046NUCA Base Salon 1676-1914 du musée d’Orsay.

98 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page