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Photo du rédacteurElisa Magnani

Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855)

Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), première peintre sur porcelaine du roi


Autoportrait sur porcelaine de Marie-Victoire Jaquotot, vue en buste.
Fig. 1 : Marie-Victoire Jaquotot, Autoportrait, collection privée (copyright wikimedia).

“Mme Jaquotot, par ses études, par sa manière de sentir la peinture et surtout celle des grands maîtres, par ses travaux assidus et opiniâtres, par ses talents d'exécution qui ont accompagné et suivi ses dispositions naturelles, a produit des copies sur porcelaine d'une perfection telle qu'on n'avait rien à comparer dans ce qui avait été fait avant elle.”
Alexandre Brongniart

Une femme peintre sur porcelaine à Sèvres


Fille d’un greffier des audiences au Châtelet, Marie-Victoire Jaquotot a été formée par un peintre sur porcelaine miniaturiste, Étienne-Charles Leguay, qu’elle épouse à 22 ans pour en divorcer sept ans plus tard. Elle se forme ensuite chez Dihl et Guerhard, une manufacture parisienne, avant de rejoindre la manufacture impériale de porcelaine de Sèvres en 1800. Elle y travaille jusqu’en 1846 en tant que “peintre de figures” (le rang le plus élevé, alors que beaucoup de femmes de la Manufacture étaient peintres de fleurs).

En effet, Marie-Victoire Jaquotot contribue en tant qu’artiste à fonder la réputation de la manufacture de Sèvres qui développe son propre atelier de copie sur porcelaine au sein du musée du Louvre dans la première moitié du XIXe siècle. C'est dans ce cadre que Marie-Victoire se fait progressivement connaître en tant que peintre copistes sur porcelaine.


Une copiste reconnue par le roi et la critique


Dès 1801, Marie-Victoire Jaquotot réalise le portrait de Joséphine de Beauharnais puis un nouveau portrait en 1809-1810 sur une tasse à chocolat.


Le 25 juin 1816, un déjeuner est organisé à la manufacture pour découvrir les étapes de la réalisation d’une œuvre. C’est lors de cet événement que le directeur de la manufacture, Alexandre Brongniart présente officiellement au roi Louis XVIII la copie de la Belle Jardinière de Raphaël réalisée par Marie-Victoire Jaquotot, (copie réalisée pour la commande d’un service à déjeuner dit “des Grands Peintres” auprès de la manufacture). Cette œuvre a été tellement appréciée par Louis XVIII qu’il aurait déclaré à l’artiste « Madame, si Raphaël vivait, vous le rendriez jaloux ».

A la suite de cette reconnaissance, Marie-Victoire est nommée « Premier peintre sur porcelaine du Roi » ce qui lui permet de toucher une pension annuelle de 1 000 francs et de monter son propre atelier où elle enseigne à la fois à des hommes et à des femmes.

Le talent de Marie-Victoire Jaquotot est également reconnu par les critiques de l’époque. Alexandre Lenoir la cite dans son article « Du talent des femmes dans l’art de peindre » paru en 1829 dans Le Journal des Artistes.


Alexandre Brongniart lui permet de peindre chez elle où elle reçoit de grandes personnalités de son temps comme le directeur du musée du Louvre, Dominique Vivant-Denon, le savant Georges Cuvier ou encore l’influente Juliette Récamier.


Marie-Victoire Jaquotot est alors sans doute l’artiste la mieux payée de son temps.

Sa copie sur porcelaine (fig. 3) de Psyché et l'Amour de Gérard est acquise en 1821 par l’État pour près de 25 000 francs (un an avant l'entrée de l'original au musée du Louvre), celle de la Sainte Famille de Raphaël l’est, quatre ans plus tard, pour 35 000 francs, mais l’artiste en aurait initialement demandé 100 000 francs.






Elisa Magnani



Bibliographie


LAJOIX Anne, Marie Victoire Jaquotot (1772-1855), peintre sur porcelaine, Paris, Le Trait d'Union - Florence Hatier, 2006.

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